BROCHURE DOCUMENTAIRE 2020


Enfermés dehors 
 
Place Bellecour

Lyon, 21 octobre 2010




Collectif du 21 octobre

Mars 2020

Garde à vue à ciel ouvert à Lyon, le 21 octobre 2010 !
Après plus de cinq ans de lutte : vers un procès ?  

Cet article retrace les luttes du collectif du 21 octobre (composé de personnes, syndicats, associations et partis politiques) qui s’est créé il y a plus de cinq ans pendant le mouvement contre la réforme des retraites, suite à la garde à vue géante à ciel ouvert totalement illégale, expérimentée sur la place Bellecour le 21 octobre 2010 par les forces de police.


Le 21 octobre 2010 : que s’est-il passé ?
L'appel à manifester du jeudi 21 octobre 2010 a été lancé par des syndicats lycéens et étudiants plusieurs jours auparavant, dans une période charnière de la mobilisation où les raffineries étaient encore en grève et où la jeunesse était déjà bien engagée dans le mouvement. Chaque jour, entre 13/14h, la place Bellecour était devenue le point central de rencontre de la jeunesse lycéenne (Lyon et banlieue confondus). Dans les cortèges, la diversité des jeunes devenait plus visible et bruyante et la présence policière se faisait plus répressive à l'arrivée des manifestations. La presse locale se complaisait à titrer sur les seules violences et voitures brûlées et faisait de Lyon de façon démesurée une ville en « état de siège », en proie aux "casseurs" à l’image de celle du Progrès du 20 octobre 20101 [1]. Brice Hortefeux, alors ministre de l’intérieur, présent à Lyon le 20 renchérissait en déclarant « La France n'appartient pas aux casseurs » [2]. La mise en actes de cette déclaration se fera le lendemain. Ce jeudi, alors que la manifestation autorisée se mettait en place place Antonin Poncet, à quelques pas de là, place Bellecour, ceux et celles qui s'y étaient donnéEs rendez-vous n'ont pu franchir la rue qui séparait les deux places et se joindre à la manifestation. Un dispositif de  police démesuré avait nassé la place Bellecour (GIGN, voltigeur, hélicoptère qui filme toute la journée, deux canons à eau).
Entre 13h30 et 19h30, plus de sept cents personnes, majoritairement des jeunes, voire même des mineurEs, et même des personnes qui n'avaient rien à voir avec la manifestation ont été séquestrées sans aucune justification, sans explication. Beaucoup d’entre elles ont été insultées, humiliées par les forces de police, pour certaines flashballées, aspergées de gaz lacrymogène, arrosées avec des canons à eau en l’absence même de provocation ou de rébellion. Ces attaques inattendues car injustifiées étaient entrecoupées de longs moments d’attente tendue. Au cours de l’après-midi, de nombreuses provocations et brimades émanant des forces de l’ordre se sont multipliées. Les témoignages convergent pour dénoncer une discrimination au faciès flagrante et des propos insultants et racistes : les plus âgéEs, les plus organiséEs, les moins bronzéEs ont pu sortir, les autres non. Notons que les violences physiques ont semblé plutôt banales pour certains jeunes de banlieues. Et pour clôturer ce dispositif, au bout de sept heures d’enfermement, les jeunes ont dû faire la queue pour subir des contrôles d'identité et photographies pour fichage. Celles/ceux qui ne pouvaient justifier de leur identité ont été embarquéEs dans des bus.

En bref, une garde à vue de 700 personnes pendant plus de 7 heures sans justification dans des conditions choquantes. Rappelons que quand une personne est en garde à vue, elle a le droit de voir immédiatement un avocat, un médecin, d’aller aux WC et de savoir ce qu’on lui reproche !

Quelle réaction collective ? Quels sont les enjeux individuels et collectifs ?
Face à cette situation choquante, dès le lendemain, de nombreuses personnes et organisations se sont réunies pour dénoncer cette violation des droits fondamentaux, pour soutenir les victimes et les accompagner. Le collectif du 21 octobre était né ! Quarante organisations ainsi que des personnes individuelles ont répondu. Une plainte a été déposée devant le procureur de la république en janvier 2011. Comme aucune suite n’avait été donnée, les plaignantEs (seize plaignantEs individuelLEs et dix-neuf organisations2) se sont donc constituéEs partie civile en jui



llet 2011. Après des tentatives de délocalisation de l’instruction rejetée en 2012, l’affaire est aujourd’hui instruite à Lyon par deux juges d’instruction. C’est donc un travail de longue haleine toujours en cours. Durant ces cinq années, le collectif du 21 octobre a essayé de maintenir la pression et de faire connaître entre autres cette technique policière (actions-anniversaire, manifestations symboliques à Bellecour, exposition des photos et des témoignages, enfermements symboliques, conférences avec notamment des sociologues). Grâce à tout ce travail, le collectif comprend mieux ce qu’il s’est passé le 21 octobre 2010, les enjeux individuels et collectifs et pourquoi il est fondamental de poursuivre la lutte.

Le collectif analyse mieux notamment:
  • que ce dispositif n’est ni nouveau, ni exceptionnel car il a déjà été utilisé dans les grands rassemblements altermondialistes. Depuis le 21 octobre, cette méthode policière a été à nouveau mise en œuvre en décembre 2012, à Lyon place des Brotteaux, lors d'un rassemblement « No TAV3 » pendant le sommet franco-italien, où un enfermement violent de plus de sept heures a eu lieu dans l'indifférence générale [3]. Il faut dire qu'entre-temps le président de la république avait changé ! Toujours le même principe, i.e. on autorise les manifestations mais on les empêche manu-militari. Le 1er mai 2016, la tête du cortège parisien a été enfermée dans une nasse par les forces de l’ordre pendant au moins une heure d’après les témoignages convergents des manifestantEs [4-7]. Ce dispositif a déjà été utilisé dans d’autres manifestations partout en France, et ailleurs dans le monde [8], comme par exemple au Danemark [9-11], au Québec [12-15], ou encore en Angleterre [16-18]. Les anglais utilisent le terme « kettling », qui veut dire « bouilloire » : on enferme, on provoque, on fait monter la pression. Ce qui génère des réactions, de la violence. Ce qui justifie la répression….
  • les conséquences sur les personnes et sur le mouvement social de ces méthodes répressives. Ce dispositif a fait passer l’envie à un certain nombre de personnes d’aller manifester (certaines venaient pour la première fois) et a été vécu comme psychologiquement très violent. Certaines disent avoir subi un traumatisme. Ce dispositif a également laissé des traces dans le mouvement social en termes de division : il y a celles/ceux qui ont pu sortir de la nasse (sur quels critères ?) pour rejoindre la place Antonin Poncet, où étaient regroupéEs des manifestantEs et les autres qui sont restéEs enferméEs (pourquoi ?). Après une longue et difficile tentative d'ouverture de cette prison qui a permis la libération de plusieurs personnes,  la manifestation s’est finalement regroupée sur les quais du Rhône, chassée de la place à grands  coups de gaz lacrymogènes par les forces de police, créant ainsi  une division entre militantEs eux-mêmes (celles/ceux voulant partir pour manifester quand même, celles/ceux voulant rester jusqu'à la libération totale de toutes les personnes enferméEs sur la place Bellecour). On a assisté à une manipulation à grande échelle qui a laissé des traces dans ce mouvement social.
  • les enjeux que pouvaient représenter l’organisation des lycéenNEs de banlieue et leur convergence vers le centre-ville. Mathieu Rigouste, sociologue invité par le collectif en 2014, disait « L'état cherche à diviser et soumettre par la force tous les germes de résistance collective où s'impliquent les damnés intérieurs.» [19]. Déjà en 2006 lors des luttes contre le CPE au moment où des jeunes des quartiers populaires rejoignaient certaines manifestations d’étudiant-e-s, Nicolas Sarkozy s’exprimait ainsi : « S’il y avait connexion entre les étudiants et les banlieues, tout serait possible. Y compris une explosion généralisée et une fin de quinquennat épouvantable. » [20]. Le collectif perçoit mieux qu’il était peut-être utile pour l’état, d’une part de faire échouer cette rencontre, dont la place Bellecour était le centre, d’autre part d’instaurer un climat de peur pour que la population se désolidarise du mouvement social (transports bouclés, police partout). Et finalement, il était peut être utile de mettre en avant l’existence de dangereux/dangereuses « casseurs/casseuses », présentéEs comme des délinquantEs sans démarche politique en les séparant et en les opposant aux gentilLEs manifestantEs dans l’esprit (1) de l’opinion publique (2) et chez les militantEs. Ces questions ont fait l’objet de débats parfois tendus au sein même du collectif
  • l'enjeu financier mondial que représentent le développement et la commercialisation de ces méthodes et de ces armes dites non létales utilisées pour réprimer les manifestantEs, comme l’ont indiqué les échanges avec Patrice Bouveret, co-fondateur de l'Observatoire des armements.

Où en sommes-nous de cette plainte en 2016 ?
Les détails de l’avancement de la plainte ont été présentés par l’avocat du collectif Me Sayn en début d’année 2016 dans le cadre de l’Université Populaire. Cette affaire dure maintenant depuis plusieurs années. C’est une affaire délicate à Lyon puisqu’elle met en cause des personnes importantes sur la place publique, notamment le préfet de l’époque et le Directeur Départemental de la Sécurité Publique (DDSP). Les services de la sécurité publique sont accusés :
(1) de détention arbitraire, de violation des libertés individuelles notamment d’aller et venir et du droit de manifester,
(2) d’avoir mis en place un mécanisme discriminatoire,
(3) d’avoir décidé ce dispositif hors de cadres légaux sur décisions politiques (rappelons que Brice Hortefeux, actuel vice-président de la région Rhône-Alpes-Auvergne était à Lyon la veille) sans aucune consultation de magistratEs. Pour qu’il y ait autant d’atteintes aux libertés fondamentales, il faudrait au moins que l’on soit dans le cadre d’une mesure de police judiciaire motivée par des infractions avérées au moment des faits et donc encadrées par des magistratEs. Or il semble qu’aucunE magistratE n’ait été sollicitéE, il s’agit donc bien d’une mesure de police administrative (maintien de l’ordre public) disproportionnée.
L’ouverture de l’instruction a permis des investigations, des demandes d'actes et l'audition par le juge des associations, syndicats et partis politiques. De même pour la police, différents responsables de la gestion de l’ordre public ont été entendues dont le DDSP (Directeur Départemental de la Sécurité Publique) qui semble assumer toute la responsabilité de l’opération, en reconnaissant le côté attentatoire aux libertés mais en arguant sur le risque d’insurrection. Après cinq ans d’instruction, aucun élément au dossier ne permet de dire que cette mesure aurait été proportionnée aux risques encourus par la société. A titre d’exemple, l’avocat du collectif a demandé à de multiples reprises les images prises de l’hélicoptère, qui était à moins de cent mètres au-dessus de la place Bellecour et qui a filmé la totalité des événements. Rien n’a été produit aux juges : disparues ! Les plaignantEs du collectif ont demandé la mise en examen du DDSP et du préfet récemment, ce qui ouvrira, nous l’espérons, la porte à un procès.
Partout en France, la police réprime durement les manifestations actuelles. Des plaintes sont en cours, des enquêtes administratives et judiciaires sont ouvertes suite à des violences policières où des manifestantEs ont été très sérieusement blesséEs par des policierEs [21-23]. Obtiendrons-nous un procès qui mette en cause la police et l’état dans ce contexte d’état d’urgence et de répression des mouvements sociaux et où cette stratégie d’enfermement préventif de manifestantEs tend à se développer ? Devrons-nous nous adresser à une autre juridiction (Cour Européenne des Droits de l'Homme) ?
Le collectif voit également dans cette lutte un enjeu syndical majeur et s’interroge sur les points suivants. Comment s’organiser collectivement pour faire face à ce type de répression qui cherche à créer la division sur le terrain ? Comment à l’avenir ne pas se laisser diviser sur des sujets tels que notre rapport à la violence et à cette construction autour du terme « casseurs », autrement dit « délinquantEs » qui s’opposerait au bonNE/vraiEmanifestantE ?

Collectif du 21 octobre
Références
[3] « No tav » LYON : la police « emprisonne » les opposants au LYON TURIN (12 2012) : http://www.lepoint.fr/societe/lyon-la-police-emprisonne-les-opposants-au-lyon-turin-03-12-2012-1538166_23.php [4] « Manifestations du 1er-Mai : le discours officiel sur les casseurs contesté par le terrain », LE MONDE | 02.05.2016
[9] Répression pour l'exemple en 2007 : https://www.monde-diplomatique.fr/2007/04/DIAZ/14648
[10] Arrestations en masse à Copenhague en 2009 pendant la COP15 :
[12] Recours collectif contre l'arrestation de masse en mai 2012
[13] Recours collectifs contre des « souricières » Montréal 2013
[14] Suite aux arrestations de masse pendant le g20 en 2010 à Toronto, un haut gradé s'excuse
[15] Manifestations et répression au Québec : rapport de juin 2014 (Ligue des Droits et Libertés)
[16] Technique d'enfermement des manifestants pendant le G20 en 2009 :
[17] Encerclement de lycéens et étudiants en 2010 :
[18] Affaire Austin et autres, c. Royaume-Uni, 15/03/2012 : C'est la première fois que la CEDH se prononce sur une plainte suite à un encerclement
[19] Mathieu HYPERLINK "https://lectures.revues.org/9866"Rigouste, La domination policière. Une violence industrielle, La Fabrique, 2012, 260 p., ISBN : 978-2-35872-045-8.
[20] Cité dans « La grande peur de Sarko », Le Canard Enchaîné N°4455, du 15 mars 2006, p2




Le Collectif du 21 octobre

Organise une soirée-débat Jeudi 20 octobre 2016 à 18h 30
A la Bourse du travail Salle Moissonnier . Place Guichard 69003 Lyon

Depuis octobre 2010, première garde à vue de masse dans l’espace public, d’autres ont suivi.
Quelles analyses ? Quelles actions / réactions?

Après la clôture de l'instruction en Juillet 2016 et à la veille de la décision du parquet sur l'opportunité d'un renvoi devant le tribunal, il est nécessaire de nous manifester publiquement.

Où en sommes-nous de la plainte en 2016?

L’ouverture de l’instruction a permis des investigations, des demandes d'actes et l'audition par le juge des associations, syndicats et partis politiques. De même pour la police, différents responsables de la gestion de l’ordre public ont été entendues dont le DDSP (Directeur Départemental de la Sécurité Publique) qui semble assumer toute la responsabilité de l’opération, en reconnaissant le côté attentatoire aux libertés mais en arguant sur le risque d’insurrection.

Après cinq ans d’instruction, aucun élément au dossier ne permet de dire que cette mesure aurait été proportionnée aux risques encourus par la société.

Partout en France, la police réprime durement les manifestations actuelles. Des plaintes sont en cours, des enquêtes administratives et judiciaires sont ouvertes suite à des violences policières où des manifestantEs ont été très sérieusement blesséEs par des policierEs.

Obtiendrons-nous un procès qui mette en cause la police et l’état dans ce contexte d’état d’urgence et de répression des mouvements sociaux et où cette stratégie d’enfermement préventif de manifestantEs tend à se développer ?
Comment s’organiser collectivement pour faire face à ce type de répression qui cherche à créer la division sur le terrain ?
Sont prévues aussi :
Une conférence de presse lundi 17 octobre 2016 à 14h Bourse du travail salleB
Vendredi 21 octobre à partir de 19h une soirée festive au Bar fédératif "Les Clameurs" 23, rue d'Aguesseau 69007 Lyon
Lyon, le 4 octobre 2016


6ème anniversaire du Collectif du 21 octobre


Depuis octobre 2010, première garde à vue de masse dans l’espace public, d’autres ont suivi.
Analyses, actions / réactions

Où en sommes-nous de la plainte en 2016?


Après cinq ans de procédure et la clôture de l'instruction en Juillet 2016, obtiendrons-nous un procès qui mette en cause la police et l’état dans ce contexte d’état d’urgence et de répression des mouvements sociaux ?


Ce 6ème anniversaire du Collectif a permis des échanges intenses avec la tenue le lundi 17 octobre 2016 de la conférence de presse avec Bertrand Sayn, notre avocat et à la sortie d’un article de presse. La soirée débat du 20 octobre était très intéressante. La soirée de partage aux « Clameurs » le 21 octobre était chaleureuse.


  1. Conférence de presse


Elle a fourni l’occasion d’échanges sur l’évolution de la plainte déposée par les plaignants individuels et les organisations. L’illégalité de l’enfermement des personnes Place Bellecour a été soulignée. Les pratiques actuelles du maintien de l’ordre et la généralisation des encerclements par les forces de police ont été dénoncées.
Nous avons discuté longuement sur l'aspect « préventif » de cette mesure, sur les témoignages faisant état d'une violence psychologique et physique.
Nous avons apprécié qu'un journaliste lyonnais décide de faire un article sur l'état de la plainte http://www.rue89lyon.fr/2016/11/02/place-bellecour-21-octobre-enfermement-a-ciel-ouvert-stopper-guerilla-urbaine/
Une certaine déception : l’article ne situe pas le 21 octobre 2010 dans le contexte « d'un mouvement social important ». 
Nous remercions ceux qui nous ont soutenus par leur présence et ceux qui ont publié l’article du Collectif du 21 octobre et diffusé les informations nous concernant :


2) Bilan du 6e anniversaire


La soirée du 20 octobre à la Bourse du travail a réuni une soixantaine de personnes.
La plupart des organisations signataires de la plainte, (associations LDH, MRAP, FCPE, ATTAC, syndicats CGT et Solidaires, partis politiques PG, NPA, Ensemble), appelées à prendre la parole sur leur analyse des violences policières dans le conflit contre la loi travail étaient présentes. Elles ont pris part au débat par le biais d’interventions ou de discussions. L’échange a été intéressant et émouvant, avec les témoignages individuels de ceux qui ont été enfermés Place Bellecour, de ceux qui se trouvaient Place Antonin Poncet, de ceux qui passaient et de ceux qui arrivaient pour la manifestation. Il a permis d'ouvrir un débat plus large sur les répressions dans les mouvements sociaux, en particulier lors de la dernière grande mobilisation contre la loi travail.
Le lien avec les questions et positions de la jeunesse a pu se faire grâce à la présence de jeunes adhérents à l’UNEF et de la coordination lycéenne.
L’intervention de Nicolas de La Casinière, journaliste à REPORTERRE, sur les dérives du maintien de l'ordre repérées à travers des enquêtes menées en parallèle par plusieurs journalistes sur plusieurs villes, enquête dont il avait assurée la coordination, a été très appréciée. http://www.collectif21octobre.fr/artpublic/bibliotheque/File/Rap_%20mission%20civile%20information_Reporterre_2016_2tirage.pdf


Vendredi 21 octobre le lendemain soir nous nous sommes retrouvés au bar fédératif « Les CLAMEURS » dans le temps qu’il consacre aux « histoires à partager ».

Le diaporama http://www.collectif21octobre.fr/news/breve.php?val=48_colletif+diaporama projeté à plusieurs reprises a constitué un fil continu d’images et de sons retraçant et commentant la rétention par les forces de police des 700 personnes Place Bellecour et faisant le lien avec d’autres répressions en France et dans le monde.

L’exposition photos du Collectif et le diaporama ont permis une circulation et une information étalées sur la semaine.



Soirée-débat 6ème anniversaire 20 octobre 2016
Intervention FCPE et Attac

Les raisons qui ont conduit la FCPE, fédération de parents d’élèves, en 2011 à s’associer au collectif restent d’actualité.

La FCPE milite pour une école juste pour tous, pour une école qui favorise l’épanouissement de chaque enfant, pour une école qui transmette les savoirs, mais aussi qui sache former des citoyens. Elle considère que l’Ecole est le creuset de l’apprentissage de la démocratie et dès les premières manifestations lycéennes en 2010, elle a publié un communiqué mettant en garde les élèves mineurs contre les violences prévisibles et demandant aux responsables d’établissement de favoriser au sein des lycées des espaces de discussion, la tenue d’AG etc.

Dans ses statuts figurent la lutte contre le racisme, l’exclusion, les discriminations et toutes les formes de violence contre les mineurs. Elle se revendique du champ de l’éducation populaire tout comme Attac qui agit elle dans le domaine de la justice sociale.

Ces deux associations, FCPE et Attac, ont en commun la volonté de donner à chacun les clés de son émancipation.

Le témoignage de Leïla doit rappeler à tous les adultes qu’ils ont la responsabilité de protéger les jeunes manifestants et de dénoncer les violences dont ils sont victimes en 2016 tout comme en 2010.
A entendre la défiance de ces jeunes vis à vis de la justice et leur refus de porter plainte, il est clair que nous n’avons pas été suffisamment présents.


Représentante FCPE et ATTAC

Comité local du MRAP « Lyon 1er/4ème », qui participe au collectif du 21 octobre depuis sa création et depuis la plainte du MRAP Rhône en 2011 aux côtés des autres organisations ici présentes.
Soirée – débat 6ème anniversaire 20 octobre 2016
Quelles sont les raisons de l’engagement politique du MRAP dans ce collectif et de sa constitution de partie civile aux côtés des autres organisations ?

Je rappelle que le MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples) intervient de deux manières, sur la scène Publique et Politique :
1. d'une part, en termes de pédagogie, en intervenant en amont contre l’idéologie "raciste", dans les écoles ou les centres sociaux par exemple,
2. et d'autre part, en travaillant à la dénonciation des discriminations "racistes" avérées, en accompagnant les victimes qui nous interpellent à ce sujet, pour faire valoir leur droit et obtenir réparation du préjudice qu’elles ont subi.
Le MRAP intervient ainsi sur le plan juridique (d’où la Constitution de Partie Civile dans le collectif du 21 octobre) pour rappeler que le racisme en actes comme en paroles, n'est pas seulement l'expression d'une simple opinion, mais constitue bien un délit, sanctionné par la loi du 1er juillet 1972.

Les faits dont on parle ce soir ont rendu la plainte du MRAP incontournable. Pourquoi ?

Le 21 octobre 2010, outre le « bafouement » des libertés fondamentales (d'aller et venir, de manifester,...) et que bien-sûr nous condamnons en tant que tel ! Le racisme et les discriminations racistes émanant des représentants des forces de l’ordre, semblent avoir caractérisé cette journée. De nombreux témoignages écrits, rapportent que cette répression, qui a touché violemment tout le monde ce jour-là, a été clairement accrue pour les personnes plutôt jeunes, d’un certain look d'habillement et plutôt « bronzées ».
En effet, plusieurs critères, étaient en œuvre comme le rapportent les propos suivants, issus des témoignages: « les anarchoautonomes», « les punks », « les jeunes de banlieues », « les noirs et les arabes », « les étrangers », etc.
Les personnes répondant à ces critères ont eu des traitements spéciaux :
particulièrement refoulées aux exfiltrations lors des tentatives de sorties du dispositif établi par les forces de l'ordre, et parfois de façon violente, les témoignages rapportent des propos et insultes racistes (on a entendu parler d’ « ethnies à risque », de « racaille »... ).
à la fin de ce dispositif, ont également été décrits des fouilles plus longues, un fichage systématique, dont des photographies.

Il s'agirait donc bien d'un laisser-passer accordé au faciès.

Propos par exemple rapportés par un témoin émanant d’une victime directe : « Mais pourquoi
vous ne négociez pas votre sortie, vous êtes blancs ? »

L’objectif pour nous MRAP, et avec le collectif est donc de tenter de répondre à 2 questions :
La 1ère : Y-a-t-il eu des propos racistes tenus et/ou, des actes discriminatoires orchestrés par les forces de police ?
La réponse semble claire, à la lumière des témoignages précédemment cités.

La 2ème : Ces faits de racisme sont-ils le fait uniquement de comportements individuels, isolés de représentants des forces de l’ordre ? OU alors, plutôt organisés, pensés avec des ordres précis quant aux critères d’exfiltration ?
Bref un mécanisme discriminatoire et raciste, qui a divisé le cortège en 2 ?
Nous espérons que le procès permettra de répondre à cette deuxième question.

D’un point de vue maintenant politique, le MRAP s'interroge aussi sur les buts poursuivis par les responsables de ce dispositif policier. L’entrée des jeunes dans le mouvement nous avait paru particulièrement digne d'intérêt. En effet, la diversité des jeunes, de quartiers divers, dans les cortèges, multipliait les rencontres et permettait de tisser des liens entre plusieurs jeunesses, aux expressions politiques différentes.
Cette co-présence, ouvrant la porte à une convergence politique et sociale au-delà des différences et des lieux de vie (banlieues / centre-ville).
Contrairement aux idées dominantes, nous pensons que ces jeunes rencontrés dans les cortèges et dans leur grande majorité, avaient une démarche politique et s’intéressaient aux débats publics.
TOUT semble avoir été mis en œuvre de façon délibérée pour faire peur à cette jeunesse et en la divisant.
L’hypothèse selon laquelle les dirigeants de l’époque, en plus de vouloir stopper de façon générale la mobilisation, avaient aussi un intérêt politique à empêcher cette rencontre entre plusieurs jeunesses, nous paraît tout-à-fait plausible.
Pour les autorités, n’était-il pas utile de mettre en avant, l’existence de dangereux « casseurs / casseuses », présentés comme des « délinquants / délinquantes », sans démarche politique, en les séparant et en les opposant aux manifestants ? Pour finir, et pour faire le lien avec la répression du mouvement contre la loi travail de cette année par exemple, il semblerait que ce type de ségrégation spatiale se fasse maintenant en amont : on autorise la manifestation, mais on empêche, autant que faire se peut, les personnes de s'y rendre.



Soirée-débat 6ème anniversaire 20 octobre 2016
Intervention Mouvement Ensemble 69


Bonjour,

Après avoir vécu les mobilisations en défense de syndicalistes (Goodyear, Air France, responsables syndicaux départementaux comme Pierre Coquan de l’UD-CGT69) mais aussi en défense de Laura Pfeiffer à Chambéry lors de son procès) ou encore la défense contre la répression subie par de nombreux autres, notamment des jeunes mobilisés contre la Loi Elkhomri et ayant subi les violence policières, cette soirée permet d’y voir plus clair sur les contenus et la portée politique de cette répression tous azimuts.

Mais au préalable il faut signaler combien il n’est pas banal du tout que dès 2010, peu de temps après les évènements de la Place Bellecour traumatisants pour les personnes et pour la démocratie, il se soit constitué ce Collectif du 21 octobre rassemblant, aux côtés de citoyenNEs à titre individuel, une 40 d’associations, syndicats et partis de gauche . Pas banal non plus qu’ils aient décidé de porter plainte contre les autorités responsables du maintien de l’ordre public et des libertés publiques. Pas banal toujours que cette plainte ait été acceptée comme recevable et instruite. En conséquence, l’issue de cette instruction - classement sans suite ou convocation d’un procès- sera tout sauf une décision banale et nous pourrons en tirer toutes les leçons.
Sans attendre, nous pouvons apporter un éclairage politique sur le contexte de cette montée en puissance d’une violence étatique inégalée depuis longtemps : violence sociale
( licenciements massifs, chômage de masse, précarité et insécurité au travail généralisée avec remise en cause d’un Code du Travail protecteur ) ; violence policière notamment contre la jeunesse et violence raciste.

D’une part, lors de la chute du mur de Berlin en 1989, certains avaient décrété « la fin de l’histoire » et décrété le modèle capitaliste libéral libre échangiste sans entraves comme « universel » dans le cadre d’une mondialisation « heureuse » : ils ont voulu exporter ce modèle favorable aux oligarchies au service des grands groupes multi et transnationaux à coup de mensonges éhontés, de guerres impérialiste en Irak, en Afghanistan et ailleurs pour asseoir leur domination et au lieu de lutter contre le « terrorisme » n’ont fait que l’alimenter , en brouillant les repères, avec un coût exorbitant pour les Peuples.
En Europe il fallait s’attaquer au « modèle social » issu de la victoire sur le nazisme 1945 en déconstruisant systématiquement « l’Etat social », en construisant l’Union Européenne de la « concurrence libre et non faussée » comme une machine de guerre pour détruire les conquêtes sociales et remettre en cause la souveraineté populaire ( refus de reconnaitre le verdict du référendum de 2005 en France et « coup d’Etat financier » en Grèce par exemple » ) . La crise de ce capitalisme financier prédateur a éclaté à l’échelle mondiale en 2007, montrant un système à bout de souffle. Il a fallu l’intervention massive des Etats pour le sauver à coup d’argent public pour renflouer la faillite les grandes banques privées. Depuis lors c’est un mécanisme infernal, déjà appliqué dans les pays dominés- de « dette publique » des Etats, qui est mis en avant par l’Union Européenne pour justifier des mesures néolibérales renforcées dans chaque pays membre à coup de politiques d’austérité, de privatisations massives, de coupes sombres dans les services publics et dans les dépense d’intérêt général en faisant croire qu’il n’existe pas d’alternative. Or tous les Etats qui ont eu recours à un examen citoyen de leur dette de manière transparente et démocratique (en Amérique Latine ou en Islande par ex) ont démontré que s’il y a bien dans sa composition, une part légitime à rembourser, il y a pour l’essentiel- une part illégitime, illégale et inhumaine qui doit être contestée (vu notamment la spéculation financière et le mécanisme des taux d’intérêts exorbitants). Sur cet aspect essentiel, comme sur les autres , il y a donc bien des éléments d’une alternative pour les Peuples qu’une gauche de transformation sociale et écologiste rassemblée a selon nous la responsabilité de proposer. Une alternative en France comme en Europe qui est à l’opposé des démagogies populistes d’extrême –droite prônant le repli nationaliste et identitaire/raciste contre l’idée même d’une autre Europe citoyenne et solidaire qui doit rester un horizon.

En effet , d’autre part, cette offensive mondiale des oligarchies capitalistes libérales se trouve confrontée à une farouche résistance des peuples à l’échelle du monde, de l’Europe et de la France. En a témoigné la vague de l’altermondialisme dès 1999 , les manifestations mondiales contre la guerre en Irak ; les marches mondiales des femmes ...En témoignent toujours , malgré le nouveau contexte international et européen ( attentats de masse et Etat d’urgence prolongé en France) l’existence de puissants mouvements sociaux et écologistes, mouvement des « indignés »...
Chez nous la puissance de la mobilisation intersyndicale et de la jeunesse contre la Loi Elkhomri « et son monde » avec l’émergence du mouvement Nuit debout, mais aussi la puissante mobilisation contre l’aéroport de Notre Dame des Landes et pour « un autre monde » démontre que les peuples loin d’adhérer aux sirènes du néolibéralisme et « son monde » le rejettent profondément. Ce qui manque c’est un prolongement politique de tous ces combats autour d’un projet émancipateur, porté par une réelle force antilibérale et anticapitaliste. L’émergence d’un mouvement comme Podemos en Espagne n’est pas un « modèle » mais est le signal d’un espoir pour explorer cette voie des alternatives à inventer.

Ainsi avec ce recul de 6 ans, nous voyons mieux comment ces techniques policières nouvelles chez nous s’inscrivent dans un cadre politique et judiciaire de renforcement d’un « Etat pénal » visant à la « criminalisation » des mouvements sociaux et du syndicalisme de lutte qui n’a pas renoncé à la transformation sociale du système ; visant à empêcher l’émergence d’alternatives.
On aurait pu espérer que Hollande à son arrivée au pouvoir en 2012 rompe avec cette politique néolibérale autoritaire, mette fin à la criminalisation des mouvements sociaux, du syndicalisme de lutte, de la jeunesse des quartiers populaires révoltée notamment contre le racisme, les discriminations.
Bien au contraire, il a non seulement poursuivi cette politique de droite et répressive mais il apporté un coup décisif aux valeurs de gauche en s’attaquant à un outil de protection des salariés issu de 150 ans de lutte de classe : le Code du Travail avec la Loi El Khomri imposée anti démocratiquement avec le 49.3 et en s’attaquant au symbole de résistance à cette politique qu’est devenu NDDL pour imposer un grand projet inutile mais symbole de l’ancien monde qu’ils veulent préserver.
  • Regardez la circulaire du Ministre de la Justice pour « criminaliser » les résistances annoncées et légitimes à l’évacuation annoncée par Valls de la ZAD de NDDL ;
  • Regardez les militants syndicaux trainés devant les tribunaux d’Air France, de Goodyear, P Coquan ex S de l’UD –CGT 69 et tant d’autres par acharnement du « Ministère Public »
On voit bien là que le durcissement des techniques policières et de la violence étatique correspond à un choix politique des oligarchies néolibérales incluant les oligarchies socio-libérales se réclamant de la gauche incarnées par Hollande, Valls, Macron et Collomb pour lesquelles « no alternative » à l’ordre économique libéral et son monde. Ceci alors que la droite dure est à l’offensive pour en demander toujours plus en matière de libéralisme économique, de mesures autoritaires ( ex. refus d’accueillir les migrants ) et que le FN est en embuscade sur fond de crise de la V° République ( ex. manifestation des policiers .)
On voit bien que ce choix est durable, structurant pour ceux qui considèrent que le capitalisme est la fin de l’histoire et qu’il n’y a pas d’alternative au néolibéralisme.
On voit bien que la technique policière est liée à la technique judiciaire et à des choix politiques.

Il faut donc continuer à décortiquer ces techniques et stratégies répressives et ces violences policières et faire le lien avec l’évolution judiciaire et les choix politiques répondant aux besoins du « nouveau » capitalisme et de l’Etat dont il a besoin dans le cadre d’une « démocratie autoritaire ».
C’est ce que doivent apporter, selon nous, chacune des composantes du Collectif du 21 octobre pour montrer l’interaction entre ces 3 niveaux : autorités policières/autorités judiciaires et autorités politiques afin de les combattre efficacement à chacun de ces niveaux en défense des droits humains fondamentaux, des libertés publiques et d’une autre conception de la citoyenneté et de la société.
Oui il y a un enjeu important à continuer l’action contre la répression, en défense des libertés et contre les discriminations sociales, raciales avec ce Collectif du 21 octobre 2010.
Et, peut-être, en lien avec d’autres collectifs du même type, pourquoi ne pas travailler à la constitution d’un front uni contre la répression, au plan national.
C’est une proposition que nous mettons à la discussion.
Je vous remercie.
Pour le Mouvement Ensemble !69
Armand Creus




Intervention du NPA à la réunion publique 2016
du Collectif du 21 octobre 2010


Face à la répression, quelle analyse et quelle action ?


Comme on l'a entendu, il ne s'agit pas seulement de « bavures » dans cette violence policière, mais d'une politique froidement décidée en haut lieu. La « gestion » de la dernière mobilisation lycéenne en est un triste exemple, pour étouffer dans l’œuf la contestation et l'empêcher de se généraliser. Les provocations et les charges de flics, l'enfermement de centaines de manifestants dans des nasses, montrent que ce qui s'est passé à Bellecour en octobre 2010 était un entraînement pour la préfecture. C'est pour cela que le NPA est membre du Collectif du 21 octobre et participe à ses actions (entre autres en étant partie prenante en tant qu'organisation de la plainte déposée).
L’appareil répressif de l’État (police, justice et armée) a toujours été un adversaire du mouvement social. Lorsque le cirque électoral ou les grandes messes sportives mondialement médiatisées ne permettent plus d’assurer l’ordre social, c’est-à-dire l’exploitation capitaliste, les gérants du pouvoir, de « gauche » comme de droite, comptent sur l’appareil répressif.
Mais confronté à la violence voulue par le gouvernement, le mouvement social a su en quelques semaines désigner son ennemi, rompre avec la peur de la répression, organiser
l’auto-défense de ses manifestations, et rompre massivement avec le légalisme en bloquant des raffineries, en occupant des places... Le chemin reste encore long, mais on avance dans la conviction qu'il faut casser l’appareil répressif de l'Etat et prendre ses affaires en main.










Le Collectif du 21 octobre et La Maison des Passages

Organisent une soirée-débat
Vendredi 20 octobre 2017 à 18h 30
 A la maison des passages 44 rue St Georges Lyon 5ème

Sur le thème

Discriminations et atteintes aux libertés fondamentales 
 
dans les dernières modifications législatives

avec la présentation de François Régis Lacroix
du Syndicat de la magistrature et militant de la LDH 69

Au nom de la lutte anti-terroriste des modifications législatives sont prises, mais nous voyons qu'elles percutent les mouvements sociaux et leurs actions de rue.

Nous invitons collectifs, syndicats, partis à venir débattre sur ce sujet.

Le Collectif du 21oct 2010 fera le point sur son action en son 7ème anniversaire.
Bertrand Sayn avocat a fait appel de l'ordonnance de non-lieu
qui nous a été signifiée en février 2017.


En lien avec l’enfermement de 700 personnes pendant plusieurs heures Place Bellecour le 21 octobre 2010 une exposition photos, dessins, diaporama, se tiendra du mercredi 18 octobre au samedi 21 octobre 2017 au Bar fédératif « Les Clameurs » 23, rue d’Aguesseau 69007 Lyon
Lyon, le 6 octobre 2017















Le jeudi 19 septembre, Le Collectif 21 octobre sera à nouveau entendu par la Chambre de l’Instruction de la cour d'appel de Lyon via son avocat Bertrand Sayn pour soutenir :
La défense des droits fondamentaux de manifester, d’aller et venir librement, hier comme aujourd'hui
Rassemblement jeudi 19 septembre à 11h
au Palais de Justice 24 colonnes à st Jean.
Rappel des faits : suite à l’encerclement de la place Bellecour, en 2010, pendant les manifestations contre la réforme des retraites le collectif 21 octobre avec 16 plaignants et plaignantes en individuel et 19 organisations, s’est constitué partie civile en juillet 2011, avec Maître Bertrand Sayn pour dénoncer l’entrave à manifester la privation arbitraire de liberté de quelques 700 personnes pendant des heures, dans une véritable 'garde à vue à ciel ouvert' ,
Les témoignages concordent pour décrire le traumatisme pour les personnes présentes ce jour-là et pour l’ensemble du mouvement social.
Pendant l’instruction de la plainte, les dépositaires de l’autorité publique, le préfet du Rhône de l’époque M Jacques Gérault et le directeur départemental de la sûreté publique M Albert Doutre avaient été auditionnés et mis sous statut de  témoin(s) assisté(s) pour rendre compte de cette mesure de police administrative privative de liberté. L’instruction s’est close sur une ordonnance de non-lieu.
Le Collectif 21 octobre a décidé de faire appel et Le 25 octobre 2018 la Chambre d'instruction de la Cour d'appel de Lyon a fait droit a ses arguments
Elle reconnaît qu’il y a des indices graves ou concordants et elle renvoie le dossier devant les juges d’instruction en leur demandant la mise en examen des deux responsables de la police, l'ancien directeur départemental de la sécurité publique Albert Doutre et l'ex-préfet du Rhône Jacques Gérault pour "atteinte arbitraire à la liberté individuelle", "privation de liberté illégale " et "entrave concertée à la liberté d'expression et de manifestation".
MM. Doutre et Gérault ont à nouveau été auditionnés en janvier 2019 sur leur rôle dans l’encerclement de la Place Bellecour le 21 octobre 2010 et replacés sous le statut de témoin assisté.
Jeudi 19 septembre à 11h au tribunal des 24 colonnes à Saint Jean, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Lyon entendra l'avocat du collectif, Maître Bertrand Sayn, dénoncer à nouveau cette mesure de police administrative privative de libertés et demander de  procéder à la mise en examen de MM Doutre et Gérault en exécution de l’arrêt de la Chambre de l’Instruction de la cour d’Appel de Lyon .
Le Collectif 21 octobre, travaille depuis 9 ans sur cette plainte avec les éléments factuels recueillis auprès des personnes présentes et des documents disponibles. Il assure aussi une veille de l’actualité en lien avec d’autres Collectifs sur les mêmes thématiques et organise des soirées d’information et de débats.
 Pour contact Maitre Bertrand Sayn 0681253429
Pour les parties civiles Françoise Chalons 06 81 12 12 06


A l’audience du 19 septembre 2019 Maître Bertrand Sayn a dénoncé à nouveau cette mesure de police administrative privative de libertés et demandé de procéder à la mise en examen de MM Doutre et Gérault en exécution de l’arrêt de la Chambre de l’Instruction de la cour d’Appel de Lyon. Il a déclaré à la sortie de l’audience : « En droit, la Chambre de l’instruction peut parfaitement revenir sur la décision qu’elle avait prise en octobre 2018 ordonnant la mise en examen de Monsieur le Préfet et de Monsieur le Directeur Départemental de la Sécurité Publique. La Chambre de l’Instruction peut donc décider d’un non-lieu ou de procéder elle-même aux mises en examen des intéressés que le Juge d'instruction a refusé de faire ». Le délibéré prévu le 5 décembre 2019 a été différé à deux reprises.
Le 5 mars 2020 la Chambre de l’Instruction de la Cour d’Appel de Lyon confirme le non-lieu pour l'ancien Directeur Départemental de la Sécurité publique Albert Doutre et l'ex-Préfet du Rhône Jacques Gérault.
«  Garde à vue à ciel ouvert »  La Chambre d’instruction de la cour d’appel de Lyon confirme le non-lieu pour les deux hauts responsables de la police -revue de presse-

https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/rhone/lyon/bouclage-place-bellecour-octobre-2010-non-lieu-confirme-appel-chambre-instruction-1795175.html                                                                                                                                                                                                                                                
https://www.leprogres.fr/edition-lyon-villeurbanne/2020/03/05/manifestation-entravee-a-lyon-non-lieu-confirme-pour-deux-hauts-fonctionnaires                                                                                                                                                                                                                                                                                                    
https://www.bfmtv.com/police-justice/manifestation-entravee-a-lyon-non-lieu-confirme-pour-deux-hauts-fonctionnaires-1869844.html     

https://www.ouest-france.fr/societe/justice/garde-vue-ciel-ouvert-lyon-en-2010-non-lieu-confirme-pour-deux-hauts-fonctionnaires-6766354

1 « Lyon : 1300 Casseurs sèment la violence dans la Presqu’île », Le Progrès, 20/10/2010.

2 Syndicats (FSU, SAF, UD – CGT69, Solidaires69, UNEF, UNL), associations (ATTAC, FCPE, LDH, MRAP 69, Planning Familial 69, SOS Racisme Rhône), organisations politiques (les Alternatifs, COVRA, Gauche alter Lyon, Gauche Unitaire, NPA69, PCF69, PG69).


3 NO TAV : « No al trenoaltavelocità »; i.e. Lignes Grandes Vitesses en italien, contre le Lyon-Turin

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